L’IA fait des phrases. Nos élus, des flous artistiques.
Autrefois, pour faire de la politique, il fallait savoir parler.
Aujourd’hui, il suffit de répéter des éléments de langage.
Et si vraiment tu galères, pas de panique : ChatGPT est là pour t’écrire ton amendement.
Sauf que parfois, le robot fait mieux le boulot.
Il structure ses idées, respecte la grammaire, évite les “euh” à chaque virgule.
L’IA n’a pas de convictions, certes. Mais au moins, elle n’a pas non plus de conflits d’intérêts.
Quand le député découvre la touche “copier-coller”
En 2025, plusieurs amendements parlementaires ont été repérés…
comme ayant été écrits par des IA génératives.
Comment on le sait ?
Facile : c’était bien rédigé. Clair. Argumenté. Presque trop logique pour être humain.
Certain·es député·es ont avoué à demi-mot :
« Bah… c’était pour gagner du temps. Et c’était bien, non ? »
Oui. C’était bien. Trop bien, peut-être.
Parce que quand une machine simule mieux la pensée que ceux qui sont censés la produire,
on se dit qu’il y a un petit bug…
Mais pas du côté des circuits imprimés.
L’IA au service du vide politique
L’intelligence artificielle est neutre.. fonctionne sur des stats.
Elle écrit ce qu’on lui demande.
Et dans un monde politique qui ne demande plus grand-chose — sauf à durer —,
elle devient l’alliée parfaite : docile, rapide, jamais syndiquée.
Elle t’écrit un discours sur la souveraineté sans rougir.
Un plaidoyer pour la transition énergétique pendant que tu investis dans TotalÉnergies.
Elle peut même pleurer les abeilles tout en autorisant le glyphosate.
Bref : elle maîtrise la novlangue mieux que ses maîtres.
Et si le futur, c’était une IA… élue ?
À ce rythme, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout ?
Un jour, un assistant parlementaire fatigué glissera :
« Franchement, l’IA fait mieux le taf que mon député. Elle bosse, elle lit, elle dort pas. »
Alors on la fera élire.
Et dans l’hémicycle, on aura 577 intelligences artificielles, toutes connectées à un serveur cloud.
Elles voteront les lois en 0,3 milliseconde.
Sans débats. Sans scandales. Sans lapsus.
Le rêve de la Start-up Nation.
Conclusion : Et si l’intelligence, c’était encore d’avoir une pensée propre ?
L’IA, elle, n’a pas d’ego.
Elle ne se vend pas à un lobby.
Elle ne prend pas l’avion pour une pladoyer express sur l’ecologie.
Elle produit des mots.
Les élus, eux, produisent du bruit.
Et pendant ce temps-là,
les citoyen·nes, eux, produisent… leur propre désillusion.