Autrefois, on cherchait le sens de la vie.
Aujourd’hui, on cherche le vrai bouton « Tout refuser » dans la jungle des bannières cookies. Spoiler : il est planqué derrière 7 clics, 12 menus déroulants et une thèse en UX design.
Vous pensiez naviguer. Vous êtes piégé.
Vous arrivez sur un site pour lire un article sur les plantes grasses.
Et bim.
Un pop-up :
« Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience utilisateur. »
Traduction ?
« Ce site va vous traquer jusque dans vos rêves. »
Trois choix :
- Tout accepter (écrit en majuscules, fluo, gros bouton bien centré)
- Personnaliser les paramètres (écrit en gris, taille 8, en bas à droite, entre une virgule et un pixel mort)
- Continuer sans accepter ? Ah non. Ce luxe est réservé à ceux qui savent coder leur propre navigateur.
L’illusion du consentement
On appelle ça le « dark pattern ».
Un art raffiné qui consiste à vous faire croire que vous avez le choix… tout en s’assurant que vous cliquerez sur ce qu’ils veulent.
C’est comme si, pour dire non à un vendeur, vous deviez :
- Traverser un labyrinthe.
- Signer trois dérogations.
- Et demander l’autorisation à votre grand-mère.
Le piège du clic passif
On ne dit plus « oui » avec conviction.
On dit « oui » par fatigue.
C’est le syndrome du citoyen numérique épuisé : tu voulais juste lire un truc, tu finis à crier devant ton écran :
« JE M’EN FOUS DE VOS COOKIES, LAISSEZ-MOI EN PAIX ! »
Mais non.
Tant que tu ne consens pas, tu n’accèdes pas au contenu.
Ou pire : on t’empêche d’aller plus loin dans ton propre cerveau.
Le complot de l’ergonomie (sans complotistes)
Le vrai scandale n’est pas dans les cookies.
C’est dans cette conception volontairement pénible qui pousse à abandonner toute résistance.
Ce n’est plus de l’ergonomie.
C’est de la torture cognitive en basse résolution.
Conclusion : le bouton « Accepter » ou l’acceptation du renoncement
Accepter les cookies, c’est devenu le nouveau « j’accepte de me faire embrouiller ».
Et si vous cliquez « Refuser » avec acharnement, sachez une chose :
👉 Vous êtes la résistance.
👉 Même si ça vous prend 3 minutes.
👉 Même si vous finissez par accepter quand même.
Parce qu’à la fin, ce ne sont pas les cookies qui nous pèsent.
C’est le consentement par lassitude.