Autrefois, on faisait pousser des tomates.
Aujourd’hui, on cultive des valeurs.
Le bio, l’éthique, la planète. Le bon ton au bon moment.
Et surtout, le bon storytelling. Parce que ce qui compte, ce n’est pas ce que tu fais, c’est comment tu le vends.
Tu veux emballer du plastique dans de la conscience ? Mets-lui un logo vert.
Tu veux sauver les océans tout en vendant du thon en boîte ? Crée un label.
On appelle ça le marketing responsable.
Responsable de rien, mais ça fait sérieux.
Le greenwashing, c’est un peu comme repeindre un mur moisi
Tu ne règles pas le problème.
Tu le recouvres avec une teinte menthe à l’eau et deux-trois mots en anglais.
🌿 « Eco-conçu »
🌿 « Zéro culpabilité »
🌿 « Contributeur d’avenir »
Tu ne sais pas ce que ça veut dire. Eux non plus. Mais ça passe crème.
Tu pourrais vendre un SUV qui déforeste l’Amazonie, tant qu’il a un mode « éco ».
Ton empreinte carbone, c’est ton karma version 2.0
Mais pas de panique : tu peux l’acheter propre.
Un petit don à une ONG invisible, et hop ! Tu repars avec ton crédit moral.
Tu balances du CO₂, mais tu plantes un arbre.
Enfin… quelqu’un le plantera. Un jour. Peut-être.
La planète comme argument de vente
Tu ne manges plus de viande, mais t’achètes trois fois plus d’avocats.
Tu prends des douches courtes, mais tu changes d’iPhone tous les ans.
Tu trimbales ta gourde en inox, mais tu commandes cinq fois par semaine.
C’est pas de l’hypocrisie. C’est du pragmatisme écologique.
Un mode de vie durable… tant qu’on ne regarde pas trop les détails.
Et toi, tu fais quoi pour la planète ?
Tu trilles. Tu compenses. Tu y crois, un peu.
Mais parfois, tu te demandes si tout ça n’est pas un immense packaging existentiel.
Un monde qui flambe, et toi, là, à acheter du dentifrice solide.
Comme si c’était une digue.
Alors tu continues. Tu fais ce que tu peux.
Tu sais que c’est bancal.
Mais au moins, c’est recyclable.