Écrire.
Six lettres.
Un mot minuscule… dans un monde qui défile en majuscules.
L’instant de décalage
Tout va vite.
Les mails, les alertes, les notifications.
Un monde qui clignote et qui exige : “Réagis ! Partage ! Like !”
Et toi ?
Toi tu restes bloqué sur une phrase.
Trop longue. Trop lente.
Tu relis, tu ratures, tu recommences.
Bref : tu rates la course.
Le retard assumé
Écrire, c’est toujours arriver après la bataille.
Twitter s’enflamme en 280 caractères ?
Tu cherches encore ton premier paragraphe.
Les gros titres hurlent déjà l’actualité ?
Tu hésites sur un adjectif.
Résultat : tu as l’air dépassé.
Mais en vérité, c’est le monde qui ne sait plus ralentir.
Les mots comme sabotage
On croit qu’écrire, c’est parler dans le vide.
En réalité, c’est l’inverse.
C’est refuser le vacarme.
C’est planter un mot qui ne disparaît pas en 24h.
Un mot qui s’installe.
Un mot qui dérange la vitesse.
Conclusion
Écrire, c’est vivre à contretemps.
Mais ce décalage, c’est ta seule richesse.
Dans une époque où tout s’oublie avant d’être lu,
une phrase patiemment construite,
c’est presque un acte de rébellion.
La littérature n’est pas en retard.
Elle marche simplement à un rythme
que le monde a décidé d’abandonner.