On dit que la nuit porte conseil.
Ce qu’elle porte surtout, c’est l’insomnie.
Et, parfois, un soupçon d’inspiration qui s’invite quand tu as enfin décidé d’aller dormir.
Le jour : néant créatif
9 h : Tu te lèves, plein(e) de bonnes intentions.
10 h : Tu consultes tes mails (urgence : promo sur des stylos inutiles).
11 h : « Bon, je vais écrire après le café. »
12 h : Rien.
14 h : Toujours rien.
17 h : Une phrase. Pas terrible. Supprimée dans la foulée.
Ton cerveau, en journée, a le rythme créatif d’une administration en pause déjeuner prolongée.
La nuit : festival d’idées
22 h : « Je vais me coucher tôt. Demain, productivité maximale. »
23 h : « Et si mon personnage avait un passé secret ? »
00 h : « Cette métaphore ! Géniale. Où est mon carnet ? »
1 h : Ton cerveau organise un TEDx intérieur sur le sens de ton prochain chapitre.
3 h : Tu te demandes si tu ne devrais pas juste déménager dans ton bureau.
La nuit ne dort pas. Elle t’écrit dessus.
Les fausses promesses du matin
Au réveil :
- Tu as l’impression d’avoir écrit un chef-d’œuvre mental.
- Spoiler : tu as juste gribouillé « hérisson révolutionnaire » dans un coin de cahier.
- (Et tu ignores ce que ça voulait dire.)
Ton cerveau nocturne est un poète.
Ton cerveau diurne est son agent rationnel :
« Ça, c’est inutilisable. Ça aussi. Et ça ? Trop bizarre. »
Pourquoi la nuit ?
La science te dirait :
– Moins de distractions.
– Esprit libéré des contraintes.
– Hyperactivité des circuits créatifs pendant la phase de fatigue.
Moi, je te dis :
La nuit, le monde dort.
Il ne te juge pas.
Il ne te notifie pas.
Il ne t’interrompt pas toutes les 4 secondes avec un « urgent » qui ne l’est jamais.
C’est l’anarchie bienveillante de l’insomnie.
Survivre à l’écriture nocturne : guide de survie
- Installe un carnet partout (oui, même près des toilettes).
- Évite les lampes trop puissantes : elles réveillent ton cerveau rationnel (l’ennemi).
- Accepte que tout ne soit pas réutilisable. Parfois, ton idée de hérisson révolutionnaire restera… un mystère.
Conclusion : l’insomnie, ce mal nécessaire ?
Écrire la nuit, c’est :
- Râler contre ton propre cerveau.
- Écrire trois pages dont deux seront effacées.
- Trouver UNE idée valable à 3 h 27.
- Et recommencer le lendemain.