Créer un compte ? Facile.
Créer un mot de passe « sécurisé » ?
C’est là que commence le calvaire.
Parce que dans ce monde moderne, ta porte d’entrée numérique ne doit pas être un simple mot… mais une énigme cryptographique validée par la NSA, un druide et ton taux de stress.
Développement : Les nouvelles règles du ridicule
On te demande un mot de passe avec :
- Une majuscule (mais pas au début, trop simple)
- Un chiffre (pas ton année de naissance, malheureux)
- Un symbole (mais PAS un point-virgule, trop évident)
- Un caractère spécial (?? mais ils étaient tous spéciaux, non ?)
- Minimum 12 caractères, maximum 12 si t’as pas de chance
- Et surtout : aucun mot que tu connaisses déjà.
Donc tu tapes :
P@ssW0rd123!
Et le site répond :
« Ce mot de passe est trop prévisible. Essayez autre chose. »
Mais bien sûr, cher site. Je vais inventer un dialecte elfique, l’écrire à l’envers avec des accents circonflexes, et le hurler à la lune.
La double peine : changer tous les 3 mois
Si par miracle tu as enfin retenu ton mot de passe…
Bam :
« Par mesure de sécurité, vous devez le changer. »
Ah ?
Parce que tu penses sérieusement que j’ai un stock de codes secrets renouvelables ?
Je peine déjà à me rappeler ce que j’ai mangé hier.
Alors on tente :
- P@ssW0rd123!bis
- P@ssW0rd123!2025
- P@ssW0rd123!2025bis
Et le site te répond :
« Ce mot de passe a déjà été utilisé. »
QUI GARDE UN HISTORIQUE DE MES ÉCHECS PASSÉS ?
Vous ? Le site ? Ma mère ?
Le vrai drame : le champ « mot de passe oublié »
On y vient tous.
Souvent. Trop souvent.
C’est notre confessionnal numérique.
Et là, tu cliques sur « Mot de passe oublié », pensant naïvement recevoir un lien magique.
Mais non.
On t’envoie un mail… pour te rappeler que tu dois d’abord répondre à une question de sécurité créée en 2016, à 3h du matin, sous l’effet d’un café tiède.
« Quel est le prénom de votre cousin préféré ? »
Mais depuis 2016, t’as renié deux cousins et découvert un demi-frère.
Tu réponds « Jérôme ».
Le site dit « faux ».
Tu doutes de ta famille.
Et tu pleures dans ton clavier.
Les solutions absurdes (et leurs conséquences)
Le post-it sur l’écran :
Sécurisé à condition que ta caméra ne marche jamais.
Le mot de passe unique pour tout :
Parfait, si tu veux que ta banque, Netflix et ton compte de trottinette électrique tombent ensemble.
Le gestionnaire de mots de passe :
Oui, très bien.
Sauf le jour où tu oublies le mot de passe du gestionnaire.
Et là… c’est le néant. Le trou noir. Le retour à l’âge de pierre.
Et si tu es écrivain ?
Tu gères déjà :
– 34 noms de personnages
– 5 arcs narratifs
– Une chronologie parallèle dans deux univers
Mais il faut aussi que tu te rappelles si ton identifiant URSSAF est Aut3ur_!X94 ou A2teur#9@6Z.
Et que pour te connecter au site des impôts, ta phrase secrète est « La vie est une tartine d’angoisse », sans accents, avec un 4 à la place du A.
Conclusion lucide
Le mot de passe « sécurisé » est une invention faite non pas pour protéger, mais pour épuiser.
Il protège très bien, oui :
– Ton compte
– Ton accès
– Et surtout, ton envie de vivre
La seule solution ?
Un mot de passe vraiment humain.
Genre :
« J’en peux plus2025 »
Ah, mince.
Déjà utilisé.