Autrefois, on disait : « Tout le monde a droit à son quart d’heure de gloire. »
Aujourd’hui, tout le monde a surtout droit à son quart d’heure d’indignation.
Chaque matin, Internet choisit son coupable du jour :
- Un mot de travers ? On sort la guillotine.
- Une blague douteuse ? Le bûcher numérique est prêt.
- Une opinion impopulaire ? Crucifixion express sous hashtag tendance.
Bienvenue sur le Colisée 2.0, où les lions sont des emojis en colère et où l’arène est ouverte 24/7.
L’indignation : le sport mondial
Hier, on débattait autour d’un café (celui sans supplément caramel bio).
Aujourd’hui, on débat à coups de tweets caps lockés et de stories incendiaires.
Les réseaux sociaux ne sont plus des lieux de partage.
Ce sont des stades d’indignation :
- On applaudit.
- On hue.
- On censure.
Le tout, avec la grâce d’un match de catch.
La chasse au buzz
Les influenceurs chassent les likes.
Les marques chassent la visibilité.
Et les utilisateurs ?
Ils chassent leur prochain motif d’indignation.
Parce qu’au fond, si personne ne s’offusque…
Qui prêterait attention ?
Qui écoute encore ?
Sous le bruit des likes et des indignations recyclées, une question demeure :
Écoute-t-on vraiment ou attend-on juste notre tour pour juger ?
Pendant que certains crient « cancel ! », d’autres essaient encore de penser.
Parfois, je me dis que le vrai courage aujourd’hui, c’est peut-être de se taire cinq minutes et réfléchir.
Mais chut. Ça risquerait de faire baisser l’algorithme.
Tout scandalise… jusqu’à demain.
Et puis on recommence.