Autrefois, les humains se réunissaient pour décider. Aujourd’hui, ils se réunissent… pour planifier la prochaine réunion. On appelle ça désormais : la réunionite aiguë.
Une maladie professionnelle non reconnue, mais très répandue.
Bienvenue dans le monde de la réunionite aiguë, cette maladie professionnelle non reconnue qui affecte employés, cadres et même les freelances qui pensaient y échapper.
Symptômes cliniques (non remboursés par la Sécu)
- Agendas remplis de « points d’équipe », « réunions stratégiques » et autres « comités de pilotage » qui ne pilotent plus rien depuis 2025.
- PowerPoint avec plus de transitions que d’idées.
- Participants au regard vide qui hochent la tête tout en rédigeant mentalement leur liste de courses (ou leur démission).
- Fin de réunion marquée par la phrase rituelle :
« On en reparle au prochain point ? »
Un cas sévère se reconnaît à un tic nerveux : tenter de partager son écran même au bistrot.
L’évolution de la maladie
Phase 1 : Préparation de la réunion
3 réunions préalables pour discuter du plan de la grande réunion.
Objectif : se sentir occupé.
Phase 2 : La réunion principale
20 % d’écoute.
50 % de digressions.
30 % de « On note ça pour plus tard. »
Décisions : aucune.
Phase 3 : Post-réunion
Envoi d’un email de synthèse long comme le Code civil.
Personne ne le lit.
Phase 4 : La rechute
Planification de la prochaine réunion sur le même sujet.
Effets secondaires de la réunionite aiguë
- Perte de la notion du temps.
À force de réunions, vous pensez qu’un trimestre fiscal dure trois ans. - Allergie aux agendas partagés.
Certains patients déclenchent de l’urticaire au simple bip d’un rappel Outlook. - Rêves étranges.
Vous rêvez que le comité stratégique valide enfin quelque chose. Mais vous vous réveillez.
Traitements disponibles (non garantis)
Le mail concis
Oui, cet antique artefact qui peut régler en 3 lignes ce que 2 heures de réunion n’ont pas résolu.
Le courage de dire non
Personne n’a encore observé ce phénomène dans la nature, mais certains pensent que ça existe.
La réunion debout
Technique radicale pour écourter les discussions. (Attention : risque de crampes collectives.)
Le mot de la fin
La réunionite aiguë n’est pas une fatalité.
C’est un choix collectif d’accepter que « se réunir » n’est pas agir.
Alors si un jour, lors d’une réunion, vous osez poser la question taboue :
« Avons-nous vraiment besoin de cette réunion ? »
… sachez que vous êtes déjà sur la voie de la guérison.
Sinon ?
On en reparle au prochain point.