Autrefois, travailler chez soi, c’était le Graal.
Plus de transports, plus de collègues bruyants, plus de café infect servi dans des gobelets en carton recyclé trois fois.
La liberté suprême : le télétravail.
Enfin… sur le papier.
Bienvenue dans le rêve devenu cauchemar
Au début, tu te voyais déjà :
Pyjama. Café maison.
Ton chat sur les genoux pendant que tu résous les problèmes du monde en pantoufles.
Aujourd’hui : la réalité a changé de scénario.
Ton « chez toi » est devenu open space.
Les enfants font un concert de casseroles derrière toi.
Le voisin perce des trous à 8h tapantes (il refait son mur depuis 3 ans).
Et le facteur sonne toujours pendant ta réunion la plus importante.
Flexibilité : le nouveau mot pour « corvéable à merci »
On t’a promis des horaires souples.
Traduction : tu bosses H24.
– À 11h : « On peut avancer le point de cet après-midi ? »
– À 17h : « Petit débrief de la réunion qu’on vient d’avoir. »
– À 22h : « J’ai une idée pour demain matin… »
– À 2h du matin : notification Slack qui te rappelle que ton patron, lui, dort comme un bébé.
Ton emploi du temps a la souplesse d’un spaghetti trop cuit.
Réunionite aiguë : l’autre virus de 2025
Ah, les réunions Zoom…
Elles devaient être rares, efficaces.
Elles sont devenues aussi envahissantes qu’une pub Spotify gratuite.
Chaque jour, une réunion pour :
- Préparer la réunion de demain.
- Faire le bilan de la réunion d’hier.
- Réfléchir à la pertinence des futures réunions.
On appelle ça : réunionite aiguë.
Une pandémie silencieuse qui ruine tes journées plus sûrement qu’un bug Teams.
Ton bureau ? Un McDo, ton wifi ? Une blague
– Chez toi ? Mauvais débit.
– Au café ? Trop bruyant.
– À la bibliothèque ? Internet rame.
Résultat : tu squattes le parking du McDo le plus proche, captant le wifi comme un hacker en cavale.
L’intimité ? Un concept vintage
Avant : tu avais une vie privée.
Maintenant : ton salon est devenu studio TV.
Chaque visio est un strip-tease involontaire de ton intimité.
Si ce n’est pas ton enfant en slip qui passe derrière, c’est ton conjoint qui oublie que tu n’as pas encore activé le flou d’arrière-plan.
Le télétravail : rêve ou dystopie ?
Ce qui devait t’offrir liberté et sérénité te donne :
- Des insomnies numériques.
- Une connexion instable.
- Une addiction à la touche « mute ».
Mais rassure-toi.
On te dit encore que tu es « privilégié ».
Si tu oses te plaindre, tu es un ingrat.
Alors tu souris à la caméra.
Ton micro est coupé.
Et tu te demandes si le vrai luxe aujourd’hui, ce ne serait pas… un bureau sans wifi.